« The Social Dilemma », le documentaire de Netflix, pointe les conséquences néfastes des réseaux sociaux sur les individus et la société. Rappel des bonnes pratiques pour s’en prémunir.

Chaque jour, nous échangeons, « likons » et partageons des pans entiers de notre vie sur Instagram, Facebook, Twitter, Pinterest ou Tiktok. Des comportements a priori anodins, mais qui ne seraient pas sans conséquences selon certains experts.

Dans le documentaire « The Social Dilemma » (« Derrière nos écrans de fumée », en Français) produit par Netflix, le réalisateur Jeff Orlowski donne la parole aux ingénieurs et développeurs qui ont imaginé leur fonctionnement. Parmi ces repentis figurent Justin Michael Rosenstein (co-inventeur du bouton « j’aime » de Facebook), Tim Kendall (ex- président de Pinterest), Tristan Harris (ancien cadre de Google), Sean Parker (ex-président de Facebook) ou encore Aza Raskin, (designer de Firefox). Tous pointent du doigt la dérive des géants du web dont les algorithmes conduiraient à la dépendance aux réseaux sociaux et fragiliseraient la santé mentale des utilisateurs.

Dépression, suicide et manipulation

Le constat fait par le documentaire est implacable. Les géants du web et les réseaux sociaux ont aujourd’hui une emprise quasi totale sur plusieurs milliards d’individus. Leur but est de retenir le plus longtemps possible les internautes derrière leurs écrans, pour mieux leur proposer des contenus publicitaires ciblés. Cette sollicitation constante dans la course à l’attention aurait un impact fort sur le bien-être et la santé des individus, et entraînerait des risques importants de dépendance et de dépression.

Ce fonctionnement hors de tout contrôle étatique s’avérerait un véritable danger pour les êtres humains, nos sociétés et même nos démocraties comme l’a montrée la récente enquête de la chaîne Channel 4 News, qui accuse Donald Trump d’avoir utilisé Facebook lors de sa campagne présidentielle de 2016 pour dissuader une certaine catégorie de la population de voter.

Internet, un véritable danger pour notre société ?

Si le ton du documentaire est alarmiste et le constat édifiant, je reste convaincu qu’Internet et les réseaux sociaux ne sont pas mauvais en soi. Ces outils nous offrent un accès à l’information et à la culture comme nous n’en n’avons jamais connu dans toute l’histoire de l’humanité. Ils ont contribué à faire chuter certaines dictatures et permis la naissance de mouvements sociétaux majeurs, comme le mouvement Black lives matter.

Ces technologies simplifient également nos échanges avec le monde qui nous entoure. A ce titre, ils ont été des outils indispensables pour que notre économie ne s’effondre pas totalement durant l’épisode de confinement lié au Covid-19.

La technologie internet et les réseaux sociaux ne sont donc des technologies incontrôlables et dangereuses pour le futur de notre civilisation. Tout dépendra de l’utilisation que nous en ferons. Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple d’une allumette. Elle peut servir à chauffer notre café le matin ou à mettre le feu à une forêt. L’allumette n’est pas mauvaise en soi. En revanche sa finalité, bonne ou mauvaise, dépend de la façon dont nous l’utilisons.

Adopter les bons gestes

La première façon de domestiquer les algorithmes est de ne pas interagir avec des contenus que vous jugez inintéressants ou contraires à vos valeurs. Ne « likez » pas de publications inappropriées de vos amis juste pour leur faire plaisir. Sinon l’algorithme croirait que ces contenus vous intéressent et vous en proposerait ensuite encore et toujours plus.

Pour éviter d’être sollicité plusieurs fois par jour par ces plateformes, un réflexe s’impose : supprimez les notifications sur votre téléphone. Ces messages d’alertes intempestifs sont rarement essentiels. Ne conservez que les notifications que vous jugerez indispensables (par exemple, celle d’un groupe WhatsApp privé réunissant vos proches) et désactivez les autres. Ce sera alors vous qui déciderez quand vous souhaitez vous connecter sur votre réseau social préféré.

On dit que les grands capitaines d’industrie ne consultent leurs messages électroniques que trois fois par jour : le matin en arrivant au bureau, en début d’après-midi et en fin de journée. Pourquoi ne pas en faire autant avec les réseaux sociaux ? En limitant le nombre de fois où vous vous connectez, vous réduirez drastiquement votre temps passé derrière ces écrans.

Les emails peuvent également se montrer particulièrement envahissants dans notre quotidien. Profitez-en au passage pour vous désinscrire des nombreux emailings qui envahissent votre boite aux lettres électronique et que vous n’ouvrez jamais.

Enfin, pourquoi ne pas vous imposer une « digital detox » ? Disciplinez-vous à ne pas utiliser vos terminaux mobiles et les réseaux sociaux une journée par semaine ou durant le week-end. Vous pourrez consacrer ce temps libre à vos proches, vos enfants, pour faire du sport ou voir des amis. 

La mise en place de ces gestes simples m’a fait réduire de 40 % mon temps d’utilisation des écrans. Je ne les ai pas trouvés contraignants, et cela m’a même permis de trouver le temps nécessaire pour rédiger ce billet.

J’espère qu’il vous sera utile et que ces conseils vous permettront de libérer du temps pour des activités plus génératrice de dopamine qu’un simple Like sur Facebook  !

Cet article a été publié initialement sur Le Cercle Les Echos.

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