Les imprimantes et scans 3D devraient révolutionner en profondeur notre quotidien dans les prochaines années. Le point sur cette technologie avec Joël Réjouis, président fondateur de la start-up 3D Lyfe.

Apparues à la fin des années 80, les imprimantes 3D auront mis trente ans avant de s’imposer et bouleverser le secteur industriel.

C’est en 2012 qu’un article du magazine britannique « The Economist » commença à présenter l’avènement de l’impression en trois dimensions comme la troisième révolution industrielle. 5 ans plus tard, les spécialistes du secteur considèrent aujourd’hui qu’elles devraient devenir rapidement incontournables, au même titre que l’internet des objets ou le big data.

Et l’apport de cette technologie à l’industrie est déjà visible. Dans le secteur automobile, la firme BMW l’utilise dans la conception des pièces de certains véhicules. Le monde de la mode et du textile n’est pas en reste. L’inventeur espagnol Gerard Rubio a lancé le projet Kniterate, une machine qui permet de choisir son modèle puis de l’imprimer.

gerard rubio kniterate imprimante 3D mode

Des résultats spectaculaires dans le secteur de la construction

Selon Les Echos, l’aéronautique et le médical seraient les plus demandeurs pour cette technologie. Mais c’est le secteur de la construction qui a obtenu les résultats les plus spectaculaires, avec notamment la construction d’une maison en moins de 33 heures grâce à une imprimante 3D, pour un coût inférieur de 30% à une construction classique.

Joël Réjouis, président fondateur de la start-up 3D Lyfe spécialisée dans le scan 3D, nous détaille le fonctionnement de cette technologie, appelée également fabrication additive :

« Le scan 3D consiste essentiellement à faire une prise de vue tridimensionnelle d’un objet. Grand ou petit, on tourne autour de lui afin de le capturer sous tous ses angles avant de reconstituer l’ensemble des clichés pour en faire un modèle 3D sous forme de nuage de points ou de maillage. On utilise pour ce procédé un scanner 3D (laser ou à lumière structurée) ou un appareil photo. Bien évidemment, ces outils ne sont rien sans une puissante suite logicielle capable de réaligner, nettoyer et assembler les clichés ».

joel rejouis 3D lyfe imprimante 3DlyfeSelon le jeune dirigeant de la start-up francilienne, les débouchés de la technologie 3D sont significatifs :

« Pour le scan, nous pouvons dire que le futur est déjà là. Dans l’architecture et le BTP, les scanners laser de longue portée sont devenus incontournables pour réaliser les relevées nécessaires au BIM (acronyme pour Building Information Modeling, une méthode de travail permettant de modéliser entièrement un bâtiment et de réaliser une maquette numérique qui le suivra tout au long de sa vie).

Le scan 3D est aussi très utilisé dans l’industrie et d’autres secteurs s’ouvrent à cette technologie. 3DLyfe a récemment scanné un site en plein chantier pour une société qui propose des expérience via des casques de réalité virtuelle. Concernant l’impression 3D, c’est un peu le binôme du scan pour ceux qui ont besoin d’obtenir le modèle 3D d’objets existants et souhaite en faire des répliques ».

De là à supplanter les usines traditionnelles ? « Je n’y crois pas pour les grosses séries. L’impression 3D reste un mode de production long et donc coûteux. La demande portera surtout sur les petites séries et la personnalisation ».

Un marché en augmentation de 25% d’ici 2020.

Un marché 3D en forte croissance

Porté par la demande, le marché des imprimantes et des scans 3D est à présent en pleine expansion.

BPI France estime que cette technologie devrait générer un chiffre d’affaires de 17,2 milliards de dollars d’ici 2020, soit quatre fois plus qu’aujourd’hui.

Et Joël Réjouis estime que cet engouement devrait continuer :

« L’impression 3D a deux particularités qui lui garantissent sa longévité. Premièrement, sa présence et pertinence dans un nombre croissant de secteurs. La construction, la médecine, l’industrie ou encore l’agro-alimentaire sont en train d’intégrer cette technologie à leur processus de production ou de conception. Cette omniprésence ne peut que garantir un chiffre d’affaires exponentiel. Deuxièmement, sa nature. Contrairement à la production de masse, la fabrication se fait sur-mesure, en utilisant juste la quantité de matière que demande l’objet pour sa fabrication. A l’heure du respect de notre environnement et du marketing vert, cette technologie dispose de tous les éléments pour s’imposer ».

Un marché porteur qui pourrait permettre aux start-up françaises d’aller chercher de forts relais de croissance à l’international.

En savoir plus sur 3D Lyfe :
www.3DLyfe.com
www.3DLyfe-Objects.com

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