La méthode appliquée par le sélectionneur français permet de retenir quatre leçons de management directement transposables au monde de l’entreprise. Analyse.
Et de deux ! L’équipe de France de football a décroché cet été une nouvelle étoile. Une victoire aussi magnifique qu’inattendue, qui marque la naissance d’un équipe jeune, talentueuse et solidaire.
Pourtant, il a souvent été reproché aux joueurs de l’équipe de France leur manque d’engagement au service du groupe. Chacun venait en sélection pour briller individuellement, sans avoir comme objectif la performance collective.
Loin d’être circonscrit à notre équipe nationale, ce syndrome du football moderne pourrait expliquer en partie les récentes déconvenues des grandes nations lors de ce Mondial en Russie. Brésil, Allemagne et Italie (non qualifiée) en tête.
Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin
Jouer collectif
Les managers le savent, il est souvent ardu de faire cohabiter certains égos. Entre ambitions personnelles, querelles internes et soif de pouvoir, les écueils sont nombreux sur le chemin de la réussite.
Didier Deschamps est un fin manager qui a réussi à obtenir cette cohésion en se fondant sur un axe majeur : faire comprendre à chacun qu’il était indispensable de jouer ensemble pour remporter la victoire. Un discours qui pourrait se résumer dans ce proverbe : « Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin ».
Sur le terrain, l’organisation était rodée et chaque joueur était bien en place. Les défenseurs assuraient les arrières, les attaquants étaient en 1ère ligne et les milieux maintenaient la cohésion de l’ensemble. Mais nous avons vu également des attaquants récupérer des ballons et des défenseurs se montrer offensifs. Loin de vouloir prendre la place de l’autre, chacun venait au contraire prêter main forte à ses coéquipiers. Cet esprit de sacrifice au bénéfice du collectif est une étape incontournable pour réussir à faire d’un groupe une véritable équipe, plutôt qu’une somme d’individualités.
Pour aller plus loin : » Le collectif prime sur les individus », l’interview d’Olivier Giroud dans le Parisien.
Rappelez bien à vos collaborateurs que la vraie concurrence de votre entreprise se trouve à l’extérieur, pas à l’intérieur !
Ne pas se tromper d’adversaire
Pour devenir champion du monde, il fallait également que chaque joueur identifie parfaitement son adversaire. A l’heure du foot business, le risque était réel que chacun cherche à briller pour apparaître comme la star de la sélection. Il était donc important de bien préciser que la véritable cible était les joueurs de l’équipe adverse, et non leurs propres co-équipiers. Dans le monde de l’entreprise, les rivalités internes concentrent souvent beaucoup d’efforts de façon inutile. Alors attention à ne pas se tromper d’objectif. Rappelez bien à vos collaborateurs que la vraie concurrence de votre entreprise se trouve à l’extérieur, pas à l’intérieur.
Favoriser la prise de risque
Ce mode de management a permis la révélation de nouveaux talents. Personne n’a oublié la fantastique reprise de volée de Benjamin Pavard contre l’Argentine. Dans le documentaire « Les bleus 2018 : au cœur de l’épopée russe » de Théo Schuster et Emmanuel le ber, on apprend que Didier Deschamps avait demandé à ses joueurs de ne pas hésiter à frapper dès qu’ils se trouvaient en situation favorable. Un discours payant, qui a permis aux bleuets de terrasser l’équipe du quintuple ballon d’or Lionel Messi.
Fier, honoré, et toujours un peu de mal à y croire. Merci à tous pour vos messages 🙏🏻☄ #FiersdetreBleus 🇫🇷 pic.twitter.com/3QRMAJwaEV
— Benjamin Pavard 21 (@BenPavard28) 25 juillet 2018
En tant que manager, il est important de permettre à vos collaborateurs de s’exprimer et de prendre des initiatives. C’est sur ce modèle que sont nées de belles réussites commerciales comme le Post-it. Mais ne leur demandez pas de prendre des risques si vous n’autorisez pas en parallèle le droit à l’erreur. L’un ne va pas sans l’autre. Sinon, vous risquez de tuer dans l’œuf toute initiative.
Cultiver l’humilité
Vous l’avez peut-être remarqué, nos joueurs ont également brillé par leur relative sobriété capillaire, sans colorations ni créations exubérantes. Ce qui pourrait apparaitre comme un détail est en réalité assez représentatif de l’état d’esprit insufflé par le sélectionneur. Pas d’extravagance, chacun devait faire preuve d’humilité. Fini également le casque sur les oreilles. Les joueurs étaient priés de rester accessibles et disponibles pour les supporters venus parfois de très loin les encourager.
L’humilité est une force. Elle oblige à ne pas jouer sur les apparences mais à briller par ses qualités personnelles. Une vertu trop souvent oubliée aujourd’hui. Merci à l’équipe de France de nous avoir rappelé son universalité !