Alors que les GAFAM viennent de publier des résultats trimestriels records, la France doit modifier en profondeur son logiciel si elle souhaite se hisser parmi les leaders mondiaux du numérique.
En cumulant leurs bénéfices, les GAFAM pourraient s’offrir Carrefour et la Société Générale avec un seul trimestre d’activité.
Des performances économiques hors-norme à l’échelle de l’économie française
Rien ne semble pouvoir les arrêter. Trimestre après trimestre, les chiffres annoncés par les GAFAM donnent toujours autant le vertige.
Microsoft est le leader incontesté cette fois avec 13 milliards $ de bénéfices pour les 3 derniers mois d’activité. Apple et Google signent des performances similaires, avec 10 milliards $. Facebook et Amazon ferment le bal avec 2,5 milliards $. Notez qu’il s’agit bien ici de bénéfices, et non de chiffre d’affaires.
En additionnant ces performances, on parvient à un montant total de 38 Mds. Afin de faire parler ces chiffres vertigineux, amusons-nous à les retranscrire à l’échelle de l’économie française.
En cumulant leurs bénéfices, les GAFAM pourraient s’offrir les sociétés françaises Carrefour (15 milliards $) et la Société Générale (21 milliards $) avec un seul trimestre d’activité. Il leur resterait encore de quoi résorber le déficit de la sécurité sociale, estimé à 1.9 milliard $.
Quand à Apple ou Google, ils pourraient à eux-seuls effacer d’un trait de plume le déficit des caisses de retraite de l’Hexagone (10 milliards).
Une extraordinaire dynamique financière et commerciale qui témoigne de l’hégémonie des entreprises américaines.
Avec seulement 4 licornes au compteur, la France affiche une retard très préoccupant dans le domaine des start-up.
Entre winners, challengers et loosers
Sur les trente dernières années, un fossé s’est bel et bien creusé entre les Etats-Unis et le reste du monde. Tirée par la révolution numérique, l’économie mondiale repose à présent sur un modèle « tripolaire » composé de winners (les USA), de challengers (Chine, Corée du sud…) et de loosers.
Je vous laisse le choix de placer la France dans la case qui vous semble la plus appropriée entre la 2ème ou 3ème catégorie. Au vu de notre histoire, je ne peux hélas que me résoudre à nous classer dans la dernière.
Il est incontestable que nous affichons toujours de belles réussites dans le domaine du Luxe (LVMH, L’Oréal…) ou encore de l’Industrie (Dassault, Total…). Mais notre pays affiche une retard très préoccupant dans le domaine des start-up, avec seulement 4 licornes au compteur : Blablacar, OVH, Deezer et Doctolib.
La France doit donc revoir son modèle en profondeur si elle veut espérer retrouver la place qui devrait être la sienne sur le plan international.
Les verbes « Entreprendre » et « Réussir » doivent s’inscrire dans l’ADN des français.
Développer la culture Startup en France pour jouer les premiers rôles
Dans une interview diffusée au journal télévisé d’Antenne 2 en 1984, Steve Jobs livrait les clés de la réussite française dans une économie qui serait dominée par l’informatique :
Selon le fondateur d’Apple, la France avait alors le potentiel pour dominer l’Europe, avec les étudiants les plus brillants et une bonne maîtrise de la technologie.
Pour libérer les énergies, Steve Jobs conseillait de développer une solide industrie du logiciel et de favoriser l’éclosion de milliers de start-up dans ce domaine. Tout en annihilant la crainte du risque, moteur essentiel à la réussite du modèle américain.
35 ans plus tard, l’analyse de ce visionnaire reste d’actualité. Il suffit juste de modifier les termes « industrie du logiciel » par « industrie numérique » et nous avons un constat bien réaliste du retard pris par notre pays. Un changement d’état esprit à 180° est donc indispensable si nous voulons jouer un rôle dans l’économie numérique lors des prochaines décennies.
Entreprendre ne doit plus être synonyme de risque. Réussir ne doit plus être réservé aux start-up américaines ou asiatiques. Ces deux verbes d’action doivent s’inscrire dans l’ADN des français. Et cela passera obligatoirement par notre système éducatif, qui doit à cette occasion se réformer en profondeur. Nos écoles doivent donner aux étudiants l’envie d’entreprendre, d’innover et de prendre des risques. Cette nouvelle approche pédagogique doit privilégier les travaux en équipe, favoriser l’intelligence collective et encourager les étudiants à travailler sur des projets personnels plutôt que sur des sujets imposés.
Mais cette nouvelle impulsion ne doit pas être réservée au monde de l’éducation. Elle doit être l’affaire de tous. Chacun, dans sa sphère professionnelle ou privée, doit apprendre à ne plus considérer l’échec comme une fatalité, mais comme une expérience.
“ Ce sont les échecs bien supportés qui donnent le droit de réussir. ” disait Jean Mermoz, pilote français resté célèbre pour sa traversée de l’Atlantique. Une citation à méditer si nous voulons propulser la France dans le camp des gagnants !
Et vous, pensez-vous que la France pourra rattraper son retard et rejoindre le camp des Winners ? Répondez au sondage ci-dessous ou laissez votre avis en commentaire !
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